Epuisée. Et le mot était bien faible. Healise ne savait plus si elle possédait des jambes ou pas, et elle n’avait plus assez de force pour vérifier d’un coup d’œil.
Elle marchait maintenant depuis deux jours dans ce labyrinthe de sable et de poussière qu’était le désert de l’imagination, à la recherche d’un partenaire, et s’y était perdue. La soif l’avait même poussée à boire l’eau d’un minuscule marécage, ou traînait le corps d’un aibatt malchanceux. Ses plaies avaient infecté, et elle était tombée malade, mais elle continuait à marcher, car elle se rattachait au peu d’espoir qu’il lui restait. Elle était prêtresse, mais ne possédait plus l’énergie nécessaire pour se soigner. Elle sembla remarquer une minuscule bouteille traînant au sol, et se rua dessus. Il s’agissait en fait d’une vulgaire potion de mana au goût amère.
Elle s’allongea, elle ne pouvait plus continuer.
Tout d’un coup, le bruit d’un moteur puissant se fit entendre. Et elle le vît. Un superbe aventurier vêtu d’une cape, dont les yeux brillaient de jeunesse et d’espoir, descendit d’un superbe board.
C’était Magicdave (euh non pas lui, il est moche) c’était un sourire illuminant, et derrière ce sourire était un moine a coté du quel figurait un H doré.
Rassemblant ses dernières forces, elle s’avança vers lui, et lui rendit son sourire. Après quelques efforts, elle arriva a sa hauteur, et :
‘Paf’ : « Aie ! »
A la place du moine, il y avait un énorme trou, et elle comprit qu’il n’était en fait qu’une illusion.
Néanmoins, ce même trou dans lequel elle était tombée était nettement plus intéressant.
Elle entrouvrit les paupières pour y voir un paysage absolument magnifique de clarté et de nature, derrière lequel brillait une magnifique oasis de verdure et d’eau.
Elle sauta dessus, et avala ce qui lui semblait la moitié de la fontaine, mais elle paraissait intarissable.
Une fois rassasiée en eau et en viande qu’elle avait trouvé déjà cuite, comme si on l’attendait, sur le bord de la fontaine, elle commença à se poser des questions.
Une voix s’éleva :
« - Bienvenue dans mon antre, jeune aventurière !, s’exclama la voix, glacée et froide.
- Où suis-je ?
- Tu as bu et mangé, de manière a ce que tu puisse survivre durant le voyage qui t’es destiné !
- Quel voyage ? Où… » Mais déjà le monde semblait s’évanouir, il n’y avait plus que vide et silence.
Elle se réveilla en sursaut, et par ce sursaut se rendit comte qu’elle était attachée, et portée sur une civière en bambou.
« - Pourquoi m’a-t-on attaché ? libérez moi ! tout de suite !
- Haha ! très drôle répondit une voix caverneuse, le grand Sim t’as vendu, et tu n’es pas la première . Tu seras esclave !
-Qu… Quoi ? Qui est ce Sim ?
- Personne ne sait qui il est ni où il vit. Tout ce que je sais, c’est qu’il a aménagé une oasis dans le désert de l’imagination, pour piéger d’éventuels aventurier égarés, comme toi. »
Elle referma les yeux, de désespoir et de fatigue.
Elle ne les rouvrit qu’une fois arrivée dans un village bruyant, et aperçut une pancarte :
« Village Demian »
Son tortionnaire frappa à une porte. Un homme âgé ouvrit, et la porte cogna légèrement la civière, qui tomba. Healise en profita, pour en un éclair, prendre son sceptre difficilement de sa main liée, et prononça une incantation contre le marchand d’esclaves.
Ce ne fut que poussière et cris. Il y avait au moins deux morts, c’était sur. Le sort était tellement puissant qu’il avait détaché ses liens. Horrifiée par l’hécatombe qu’elle venait de produire, elle s’enfuit en toute hâte en prenant un élytre dans la poche du marchand. Elle perdit cinq minutes à chercher d’abord la jambe de ce dernier, parmi le débris.
L’objet trouvé, elle l’utilisa, et , elle se retrouva étrangement dans un paysage de désolation et de peine, dans une atmosphère glaciale.
Il y avait un homme dont le visage était caché par un capuchon grisâtre.
Elle essaya de crier, mais aucun son ne sortir de sa bouche.
L’homme parla :
« - Tu as commis un crime. Je suis le confesseur, je pardonne ces méfaits contre le don d’un orichalque et d’une pierre lunaire, et un million de penyas »
Jamais elle ne parviendrait à trouver cette somme et ces objets, elle le savait.
Elle attendit un moment, puis lança un regard lointain vers l’horizon, l’homme tourna un centième de secondes ses yeux sans pupille, et ce fut suffisant à Healise pour prendre une avance d’une cinquantaine de mètres.
« - Sotte ! on n’échappe pas à son destin de cette manière ! »
Et d’un coup d’œil, il l’immobilisa.
D’un geste habile, elle effectua sur elle-même une clarté de l’esprit, ce qui eut pour effet de la libérer de sa prison invisible. Elle se remit à courir. Après avoir épuisé son souffle, elle se retourna. Il n’était plus là. Elle était libre et sauvée, mais l’atrocité qu’elle avait commise la laissait sans voix, car elle en était sure, c’était ça qui l’empêchait de s’exprimer.
Puis, à la fin de la journée, épuisée, elle s’endormit. Elle avait retrouvé la voix, mais savait que son crime le hanterait pour le restant de ses jours.
Elle alla en ville, décidée à oublier cette histoire. Il n’y avait qu’un moyen de le faire, elle le savait et elle cria donc à trois reprises pour trouver un partenaire, attendit une ou deux heures, et ne put que constater qu’elle n’en trouvait toujours pas.
Ce RP a pour but de protester contre le fait qu’en tant que prêtre(sse), il est très dur de trouver un partenaire.
PS : Il y a une allusion à notre bien aimé meneur dans ce texte, trouvez la xD