Chose promise, chose due ...

Comme promis, jansky, voici le résumé du livre "Qu'est ce que la citoyenneté" de Dominique Schapper ....

Citation :

Tout d’abord, il faut savoir que la citoyenneté a, avant tout, un sens juridique. En effet, le citoyen est un sujet de droit qui dispose de droits civils et politiques et qui se voit obliger de respecter les lois et de défendre sa société si celle-ci est menacée. En plus de cela, le citoyen est détenteur de la souveraineté politique, c’est lui qui choisit ses gouvernants par élections. Dans la société démocratique moderne, le lien entre les hommes est politique, vivre ensemble c’est être citoyens de la même organisation politique. Il faut également savoir qu’il existe, dans l’histoire de la citoyenneté, deux sources principales : La Grèce antique, qui fut la première à énoncer le principe de « citoyenneté » et Rome, qui définit le citoyen comme un sujet de droit. Rome est la première à définir le citoyen de la sorte. De nos jours, il semblerait que les sociétés démocratiques modernes soient dans la continuité de la vision Romaine du citoyen.


Avant 1789, en France, tous les pouvoirs émanaient du Roi mais la révolution va changer bien des choses dont la dite « émanation » du pouvoir qui passe du souverain en personne à la Nation. La proclamation de cette nouvelle légitimité n’est autre que le prolongement du travail accomplit par les Rois durant les siècles précédents avec, par exemple, la distinction entre le corps politique et l’église. Avec la « nation », les citoyens cessent d’être des individus concrets avec leurs diverses particularités pour devenir égaux aux niveau civil, juridique et politique et ce, quelque soit leurs croyances, leurs origines et leurs statut social. Ce grand changement résulta sur la séparation du public, où se concentraient les droits égaux et le privé où on retrouvait la séparation de l’église et du pouvoir politique, par exemple.
Entre les année 1789 et 1793, de grands débats animèrent les révolutionnaires autour des « droits de l’homme et du citoyen. En effet, l’homme et le citoyen ne peuvent se confondre ! Les uns affirmaient que les droits de l’homme se déduisaient des droits du citoyen et les autres affirmaient que les droits du citoyen se déduisaient des droits de l’homme ; les premiers, comme Rousseau, affirmaient que l’homme ne pouvait exister en dehors des droits que la société lui confère tandis que les autres, les jusnaturalistes, prônaient une liberté encadrée. Par après, à la suite des révolutions de 1848, sont apparus les principes même de la modernité politique. Le citoyen étant devenu souverain, il lui fallait les moyens matériels pour le rester.
Ensuite est apparu la représentation, invention de la modernité politique. Dans ce système, le citoyen n’est autre qu’un individu abstrait ne pouvant exercer sa citoyenneté que par le biais des institutions et des personnes qui les composent. L’antiquité n’avait prévu que la démocratie directe où le citoyen se contentait d’exercer directement ses fonctions et ses droits. La déclaration des droits de l’homme réussit à faire un compromis entre le système représentatif et la démocratie directe. C’est seulement par après que le passage au système représentatif se fit.
Au cours de l’histoire, deux traditions intellectuelles ont vu le jour en Europe avec chacune leur propre vision du citoyen. Plus clairement, on parle de « citoyen à l’anglaise » et de « citoyen à la française ».
En France, la révolution a permis l’irruption du citoyen et a gardé la conception la conception de démocratie unitaire, par opposition au pluralisme. Dans cette conception du citoyen, la citoyenneté est un tout indivisible organisé et garanti par un état centralisé.
Par opposition à son voisin d’outre Manche, l’Angleterre a une vision pluraliste et libérale de la citoyenneté. Dans cette conception, le monarque doit rester au sommet de la « pyramide » tout en étant limité par les droits du parlement, le lieu de l’élaboration politique et de la pratique politique. La démocratie est garantie par la distribution des pouvoirs.
Le dialogue entre Montesquieu et Rousseau illustre à merveille le citoyen anglais, libéral et le citoyen français, avant tout démocrate.


Tout d’abord, il faut savoir que deux grandes critiques vont ébranler le principe même de la citoyenneté. Un premier courant, représenté par Burke, affirme que « l’arrachement à toute particularité s’oppose directement aux références historiques et religieuses qui sont celles de tout individu concret ». Selon Burke, il faut préférer l’appartenance à une communauté (qui est quelque chose de concret) aux droits et aux libertés prônées par les révolutionnaires. Toujours selon Burke, les révolutionnaires détruisent l ‘héritage et nient la hiérarchie naturelle de la société ce qui pourrait déboucher sur la tyrannie.
Une autre pensée contre-révolutionnaire est que l’homme doit se conforme à l’ordre naturel existant : la société a été voulue par Dieu, donc tout peut être modifié mais rien ne peut être créé. Les romantiques allemands justifient la hiérarchie naturelle par le fait que la société est une organiste vivant.
Par après, à la fin du XIXème siècle, la citoyenneté fut critiquée à nouveau à cause de son côté utopique et idéaliste. Ces critiques tendent à montrer les limites de la raison et la force de l’héritage. En effet, s’il était impossible de reconnaître les citoyens, il serait tout simplement impossible de créer une organisation politique.
Vient ensuite le deuxième courant principal (le premier étant représenté par Burke) représenté par Marx. Cette critique porte principalement sur la modernité. Marx a analysé que l’égalité des droits poussait à revendiquer l’égalité économique afin que chacun puisse jouir de conditions de vies égales. Selon Marx, la démocratie réelle ne peut avoir lieu que lorsque le citoyen et le travailleur seront unis. Afin d’arriver à cela, il faut tout d’abord changer l’économie et la hiérarchie sociale afin d’éviter que seuls les privilégiés ne puisse profiter des droits universels. C’est grâce à cette critique que les droits de l’homme se composent désormais de deux éléments distincts : les droits-liberté et les droits-créances. Afin de donner du concret à ces deux nouveaux éléments, l’état-providence fut créé. Son action consiste à concilier les égalités au niveau politique avec les réalités du monde économique.


La citoyenneté résulte d’une construction historique et elle ne peut s’organiser que si elle est présente dans les institutions. Tout d’abord, le droit de vote est vite devenu le symbole de la souveraineté du citoyen. En effet, grâce à ce droit, il lui était permis de choisir des représentants et d’organiser la vie politique. Les élections soulignent l’égalité politique des citoyens.
Avec le temps, de plus en plus de personnes ont eu ce droit de vote. Certes, le suffrage universel n’est pas apparu directement mais le monde politique a voulu, de plus en plus, intégrer les individus par la citoyenneté en ne tenant par compte des particularismes. Ce qui caractérise principalement l’organisation politique est son ouverture potentielle, c’est à dire qu’elle s’ouvre à tous ceux qui sont susceptibles de participer à la vie politique. Elle prône donc une certaine tolérance vis à vis des étrangers.
En ce qui concerne les étrangers, il faut savoir qu’ils sont titulaires de droits civils, économiques et sociaux à défaut d’avoir la plénitude des droits politiques. Le fait de rendre égaux citoyens et étrangers par certains droits ne fait que réaffirmer les droits de l’homme.
L’éducation se révèle d’une important cruciale dans le projet démocratique, c’est elle qui doit faire des membres d’une communauté, de vrai citoyens prêts à participer pleinement à la citoyenneté nationale. Un autre atout de l’éducation est qu’elle permet, entre autre, l’égalité des chances et la mobilité sociale.
A côté de l’éducation, on retrouve les institutions politiques qui ne sont autres que la réalisation concrète de la citoyenneté. Si on se penche seulement sur les démocraties européennes, on remarque que toutes sont basées sur le parlementarisme mais les formes de celui-ci varient d’un pays à l’autre.
L’idée de représentation est à la base de la politique moderne mais il s’avère que cette représentation fasse place, de plus en plus, à un individualisme résultant sur des crises ai sein même des institutions parlementaires.
La pensée révolutionnaire, et plus particulièrement Tocqueville, avait déjà évoque les dangers d’un système politique fondé par l’opinion du peuple. De nos jours, les médias ont un rôle d’information et de communication tout en amplifiant les phénomènes de modifications d’opinions. Ils ont également un rôle à jouer dans la démocratie, non sans risque. En effet, la communication pourrait fort bien déconnecter le politique du social. Tout ceci renforce les tensions entre la représentation et l’individualisme.


Petit à petit, la citoyenneté égalitaire a pris la place des société hiérarchisées. Ce qui a conduit à un individualisme démocratique.
C’est après la seconde guerre mondiale que les droits subjectifs et les droits des individus ont été réellement reconnus mais cette reconnaissance poussa à l’inflation des textes de droits, ce qui entraina une fragilisation des droits objectifs. Toutes ces modifications risquent de plus en plus vers l’individualisme tout en modifiant la vie sociale.
Le développement de l’individualisme affaiblit littéralement l’intégration sociale. En effet, le citoyen se permet d’obéir ou non aux normes établies par les institutions. De nouvelles valeurs ont vu le jour (comme le lien social, les normes collectives et le compromis par exemple) et fondent les relations sociales.
Néanmoins, il existe un problème quant à la répartition de ces nouveaux principes. En effet, de nos jours, les inégalités raciales ou ethniques sont devenues inacceptables. C’est pourquoi deux politiques publiques ont vu le jour : la politique de l’égalité des chances et la discrimination positive. La première, dans la continuité de la citoyenneté individuelle, vise à appliquer l’égalité des droits dans la vie sociale et la seconde vise à réparer les handicaps passés et présents en donnant des droits collectifs allant parfois à l’encontre des droits des individus…
En plus de vouloir rendre les gens égaux, on essaye de les rendre semblables en ce qui concerne, par exemple, l’homme, la femme et la famille. Il s’avère que les droits des individus priment sur les droits de la famille provoquant ainsi quelques changement au niveau des mœurs et des valeurs.
Le sentiment religieux est également touché par cette influence individualiste. En effet, les différentes religions monothéiste (et en particulier le christianisme) sont en réelle perte de vitesse parce que chaque individu compose sa propre religion à partir de sources diverses. D’où la notion de moralisme humanitaire.
Désormais, les relations entre les hommes sont prise en compte dans la gestion des entreprises. On a également remarque que la responsabilisation des travailleurs était bien plus efficace que la gestion autoritaire et hiérarchisée. Les relations basées sur l’égalité de dignité sont celles qui apportent le plus de satisfaction au travailleur. Maintenant, chacun peut donner son avis même s’il n’est pas forcément compétent en la matière.


Un lien existe entre la nation et la citoyenneté : en effet, la démocratie est née dans le cadre de la nation et au nom de la citoyenneté.
Tout société est multiculturelle et la citoyenneté a pour rôle d’équilibrer ces différences culturelles et ce, d’un point de vue privé et public. Le multiculturalisme permet aux étrangers de cultiver leurs particularités dans le respect de l’ordre public … mais l ‘état, sensé être neutre, impose les valeurs publiques aux collectivités particulières. On peut donc en déduire que le libéralisme n’a pas pu s’adapter totalement aux différentes cultures.
Un certain W.Kymlicka parle d’une « citoyenneté différenciée » qui ne peut avoir lieu que si les individus ne sont pas rattachés à un groupe particulier, si les cultures reconnaissent les droits de l’homme et si les différents groupes sont égaux. Si on se réfère à ces conditions, on parviendra à un « républicanisme modéré ». Il faut également savoir que la culture n’est pas une réalité concrète (au même titre que l’ordre économique).
Quant à la citoyenneté européenne, elle n’existe pas en tant que telle. Certes, des droits économiques et sociaux sont appliqués aux citoyens des nations et aux étrangers mais le blocage survient au niveau politique. En effet, les institutions politiques varient d’une nation à l’autre. Néanmoins, l’Europe est en train de donner une nouvelle vison de la citoyenneté par le fait que les régions, les politiques nationales et l’Europe traitent des problèmes en commun et connaissent une même cour de justice.
D’autres part, à côté de cette citoyenneté dite « européenne », il existe la citoyenneté-résidence. Il faut tenter de dissocier la nationalité et l’exercice de la citoyenneté. Il ne faut pas mettre de conditions à l’obtention de la citoyenneté ni de la nationalité. Cependant ces arguments pourraient remettre en cause le fondement politique de la citoyenneté.
Une dernière forme de citoyenneté est la citoyenneté dite « postnationale ». Ce qui signifie que la citoyenneté garde son sens politique et traduit les valeurs communes aux démocraties européennes par rapport aux droits de l’homme. Dans ce courant, l’allemand Jurgen Habermas affirme qu’il faudrait dissocier le lien entre la citoyenneté et la nationalité. Avec cette dissociation, la nation deviendrai le lieu de l’affectivité et l’espace européen serait le « lieu de la loi ».
Il ne faut pas non plus perdre de vue l’importance qu’ont les dimensions économiques et sociales de la communauté risquant de participer à la dépolitisation des sociétés démocratiques. Il faut absolument que les entités se défendent et affirment leurs valeurs collectives afin d’éviter un destin tragique…


En conclusion, on peut dire que depuis une quinzaine d’années, le concept de citoyenneté est de plus en plus présent car ils touchent à notre destin collectif et individuel. C’est grâce à la citoyenneté, qui résulte de lutte sociales, que les sociétés ont pu se démocratiser. Mais les critiques se font de plus en plus présents et vives car nombreux pensent que la citoyenneté est inopérantes et insuffisante. C’est pourquoi des courants de pensée se sont créer afin d’aider la citoyenneté à s’épanouir pleinement. Malgré toutes ces critiques, la citoyenneté reste le meilleur moyen trouvé pour faire vivre dignement et dans l’égalité des hommes fondamentalement différents. Au final, la citoyenneté n’est rien d’autre qu’une « utopie créatrice » qui a survécu grâce à l’envie commune de liberté et d’égalité.

Dis moi Cafard.. Tu pourrais pas nous faire un.. petit résumé s'il te plaît ?

Sincèrement non, je ne prendrai pas le temps pour (re) résumer étant donné qu'il m'a fallu plus de 7h pour accomplir ce travail je n'ai aucune envie de mettre 3h à résumer à nouveau.

c'est vraiment un résumé, impossible de faire plus court d'après moi....

Alors là mon ami, la citoyenneté Tu pouvais pas mieux tomber... Je travaille dans une MJ rappelle toi

J'aime assez la fin d'ailleurs

Mais je n'avais pas oublié que tu travaillais dans un MJ

Au fait t'en penses quoi du dit résumé? ^^'

Bein il est bien.. En tout cas, on voit bien l'évolution du concept à travers le temps. La conclusion appuye sur son importance dans le contexte actuel.
Pour le fond, c'est ok je pense.
Pour la forme, je vais le relire une ou 2 fois

Remarque: Utopie créatrice Tant que certains y croient, on a des chances de faire bouger le monde.. C'est un énorme problème pour moi car les gens sont abrutis par la culture de masse (CAUET TV, STARAC...) et par la publicité. On veut une voiture (BM, Merco...), télé (écran plat d'office!!), consoles (si pas les 3-4 possibles sur le marché, une pour dans la chambre, une pour le living, une pour la cuisine et une dans la merco) des Ipods..On veut tout et on ne voit plus que ça...La masse marche au pas tel un âne derrière une carotte. Personne n'ose encore lancer une discussion engagée sous peine de passer pour le rabat-joie!!
Essaye de faire comprendre aux jeunes qu'ils doivent développer cet état d'esprit citoyen, qu'ils doivent penser à prendre une place dans la société, dans leur commune, qu'ils ont un choix en politique... quand à côté de ça tout le monde est complice de cette machine...

Ex: le politique qui débarque auprès des jeunes en leur demandant leur avis et qui ensuite fait completement autre chose que ce qu'il avait promis pour des raisons souvent floues..
Le nombre de jeunes à qui ont demande de circuler quand ils se réunissent dans un parc ou pres d'un banc au coin de la rue (parce que ca fait peur soi-disant!!). Alors, ils rentrent et joue à la playstation.. Comment tu veux que cet état d'esprit citoyen naisse chez des générations ou tout est fait pour que tu restes chez toi bien sagement...
Un autre exemple, demande au politique en place chez toi pour oragniser un bal, une soirée ou un concert avec des jeunes... tu verras les réponses.

On sait que faire du culturel avec les jeunes favorise l'état d'esprit citoyen.. Ca développe la discussion, le sens critique etc.. mais le problème à l'heure d'aujourd hui, c'est qu'on ne sait pas faire ce travail car il n'y a pas de place pour la culture jeune, la culture Hip Hop ou toute autre forme de culture émergente... On en a peur!!!

Et donc les politiques jouent la carte de l'insécurité... et on a encore plus peur... de quoi? On ne le sait pas vraiment.. mais a RTL TVI, on a vu "Enquetes" alors on sait que c'est la dehors.. On ose plus sortir.. Si on croise un jeune, il est déjà coupable!! (comme ce fameux flic que t'as croisé, il n'yy pas longtemps..)

Soit je m'emballe mais la citoyenneté, c'est un concept qu'on doit apprendre aux jeunes mais que beaucoup de moins jeunes ont déjà oublié..

+1 Jansky

Ce que tu racontes est cruellement vrai Jansky ... la masse populaire (pour faire bref) est de plus en plus influencée par les médias de mauvaises qualité (la dh en presse écrite ou RTL TVI et ses émissions plus bêtes les unes que les autres) si bien que les gens crèvent de peur.

Organiser un concert de rock à l'heure actuelle devient très (trop) compliqué, j'en ai fait les frais il n'y a de ça pas si longtemps ... d'ailleurs c'est bien simple, pour les futurs concerts que j'organiserai, je m'adresserai à l'asbl "rock et amour en wallonie" ... au moins je risque plus d'avoir d'embrouilles.

J'ai aussi fait les frais de la "cowboy attitude" de la police liégeoise qui respecte de moins en moins la présomption d'innocence (qui est pourtant un principe fondamental faisant l'objet d'un article dans la "convention européennes de droits de l'homme"). En effet, si vous êtes jeunes et que vous avez le malheur d'être dans les rues après minuit, vous êtes directement catalogué comme "dangereux" et "néfaste" pour la société ... drôle non?

Pour en revenir à la citoyenneté ... c'est un concept mignon tout plein mais il montre très vite ses limites... De plus, nombreux sont ceux qui utilisent le concept de citoyen à toutes les sauces (par ex: on parle d'actions citoyennes, de rencontre citoyenne et même de café citoyen). Cette généralisation n'est, à mon sens, pas une bonne chose pour les générations futures c'est pourquoi il faudrait une réaction des politiques et j'ose espérer qu'elle viendra à temps.